[Candidature] Tout ça pour en arriver là...

Pourquoi était il si tendu ?
A vrai dire, l'homme qui se tenait à quelques mêtres de ce qu'ils appellaient leur "Durance" se sentait comme à l'aube d'une bataille. En armes et armure dans le levant, face aux légions ennemies écumantes de colère, prêt à faire de sa vie un trésor qu'il faudrait lui arracher quitte à lui briser tout les doigts un par un.
S'adossant à l'un des piliers soutenant une des lanternes qui éclairaient le ponton -le soir commençait à s'étendre paisiblement sur Hurlevent- il prit quelques secondes pour se calmer. Bon sang, qu'est ce qui n'allait pas ?

L'humain à la queue de cheval tirée avec soin jetta un oeil vers la ville et crût voir se dessiner la silhouette d'une femme derrière quelques caisses de cargaison. Kalhenn le savait : elle serait discrète et viendrait à son tour. Plus tard.
Se passant une main sur le visage, il laissa échapper un soupir prononcé en comprenant ce qui n'allait pas. Se présenter dans un ordre guerrier... Sans qu'il ne puisse combattre ! "Blessures de guerre", voilà ce qu'il dirait. "Je suis en convalescence, mais je ne tarderais pas à rentrer enfin en pleine possession de mes moyens, vous verrez !". L'homme n'avait jamais été un bon menteur, mais ces propos qu'il préparait n'étaient finalement que la vérité à peine détournée. Ca serait plus facile si il faisait face à une femme.

C'était pour ça qu'il était là, d'ailleurs. Oui, pour une seule femme. Pour l'impressionner, la séduire. Non, ce n'était pas très noble et Kalhenn veillerait à cacher ce point de détail. Il en avait vu, des armées, des conflits ! Il saurait convaincre tout en dissimulant ses intentions réelles.
Alors qu'il se remit en marche tout en vérifiant sa tenue (et sa belle gueule en se penchant vers l'eau clapotante du port), le jeune homme se sentait un peu mieux. Se concentrer sur la raison réelle de sa venue l'aiderait. Tout ce qu'il avait fait jusque là, c'était pour Elle, non ? Et ça ne lui avait pas trop mal réussi jusque là ! Cet entretien serait une épreuve qu'il passerait avec brio, il en était certain. On n'arrêtte pas Kalhenn Macr...Magnus lorsqu'il part en compagne pour les beaux yeux d'une jolie femme !

Alors que le brun à la mâchoire carrée et à la barbe naissante (le genre "savamment négligé", étudié pour plaire...) se présentant au garde en faction devant le pont qui permettait l'accès au navire dont les voiles claquaient dans la brise du soir, il avait retrouvé toute sa superbe.
Et ce fût avec son agréable -mais insolent- petit sourire en coin qu'il prononca quelques mots après avoir esquissé un rapide et parfait salut militaire.

- Bonsoir, Soldat ! Y'aurait il quelqu'un des Sentinelles pour me recevoir ? Je viens pour proposer ma candidature !

La druidesse profitait de la lègere brise venant de l'océant. Pour les poils , il n'y avait rien de mieu. Couché sur le pont en bois du bateau , la tête sur les pattes.
Elle était caché par la rembarde en bois du bâteau , profitant du coup de cette petite cachette , sans personne autour pour se lècher les pattes , faisant sa toilette comme un vrais fèlin.

''Une belle journée ! je suis sûre que ça sera une belle journée !'' se disait-elle , et pour le moment , c'était vrais ! Une matinée au calme , le vent faisant bouger ses poils de droite à gauche doucement , au grès de la brise.
La druidesse en forme de félin se mit debout avant de s'étirer.

''-- Bonsoir, Soldat ! Y'aurait il quelqu'un des Sentinelles pour me recevoir ? Je viens pour proposer ma candidature !''

- Hein ? Elle tourna la tête sur le côté , Il y a quelqu'un ...? Bon ...

Sortant de sa cachette , la féline marchait doucement , son poil gris bougeait toujours au petit vent marin.
Sa longue crinière de fauve était tenue grâce à un colier en cuir.
Elle regardait la personne devant elle de ses yeux vert. L'observant de sa place , non loin du sol.

- Bonjour à vous ! Vous ... venez proposer une ... candidature ? Je ... pourrais peut-être vous écouter ! et ... aller en parler avec quelqu'un de haut placé ?!

La druidesse prit sa forme de louve , passant de quatres à deux pattes , celle-ci laissant place a des griffes .
Le poil du félin laissa place à une longue robe blanche où était attaché une cape et des petites spalière de la même couleur , un blanc parfait.
Elle donna un salut qu'elle espèrait et voulait militaire ... Enfin presque !

- Silencia Estora , membre de la section des soins , à votre service .

Le soldat en faction n'avait pas eu le temps de lui répondre. En effet, un gros félin (sûrement un de ces druides transformés, enfin il lui semblait), l'avait interpellé en demandant si il y avait quelqu'un. L'humain se contenta de regarder sur le côté, par curiosité, acquiésant à la demande d'un petit "Oui !".
Les yeux braqués sur elle, Kalhenn la regarda sortir de sa petite cachette de son pas feutré. Elle -enfin la bête, il était impossible de déterminer son sexe pour un profane comme l'était le paladin- se posta face à lui et entama une véritable conversation. Enfin !

- Ah, vous pourriez sûrement. Enfin je pense. A moins que je ne puisse parler directement à votre général, mais je n'ai pas souvenir qu'on puisse apostrophier un général comme ça, au vol.

Bon. La louve était donc une de ces Sentinelles, recrue peut-être récente où simplement pas très coutumière des pratiques militaires. Soit, Kal' se ferait patient. Lui aussi avait été un bleu, aprés tout. Il y avait bien longtemps de ça.
Voila que le félin adoptait une forme plus humanoïde, bien que toujours animale. C'était donc une Worgen. Relativement jolie, mais l'humain ne comprenait pas vraiment la beauté des Gilnéennes maudites. Bah, il n'était pas là pour elle, de toutes façon.
Il lui rendit le salut, avec plus d'aisance et d'assurance.

- Kalhenn Magnus. A la retraite.... Enfin, retraite forcée, disons.

Son geste de main sembla signifier "peu importe", et il enchaîna.

- Je viens proposer mes services à votre ordre, si vous recrutez toujours. Toutefois, j'ai entendu dire que vous aviez un peu changé de... Je ne sais pas, d'organisation. Je n'ai pû en savoir plus, les documents ne sont apparement pas à disposition. Accepteriez vous de m'éclairer, Silencia ?

Un pas décidé tonne sur les planches au sortir de la salle commune. Une silhouette de minette pas plus haute que trois pommes débarque sur le pont inférieur. Encapuchonnée et entièrement vêtue de blanc, la fille vient à la rencontre de sa disciple et aperçoit l'humain en armes.

Estora, que désire l'humain? Encore un ami qui cherche un ami d'ami qu'il saurait trouver ici?

Toujours aussi désagréable dans ses répliques, elle ne s'attarde qu'un instant sur Silencia pour finalement faire face au type.
Ce ton sec et ferme marque l'assurance de la jeune femme au visage partiellement dégagé mais certainement aussi son rang... tant au sein de la confrérie quand dans l'ordre social : Sestrielle.

Salutations, Humain. Cardinale Kharyanide de Sestrielle. Désirez-vous quelque chose?

Kharyanide fixe le type comme s'il s'agissait d'un cancrelat en attendant réponse, bras croisés.

La louve s'inclina lorsque Sestrielle vient à leur rencontre.

- Oh ! Bonjour à vous , Dame Sestrielle.
Je ... OIl vient pour posutiler si j'ai bien compris !
Vous voulez que je vous le laisse ou que je reste là pour écouter ?

Elle regardait la Dame en Blanc avec un petit sourire.
Attendant la réponse sans dire un mot de plus.

D'accord.
Celle qui venait d'arriver -une bonne femme en blanc dont l'expression rappellait un peu celle d'une face serpentine, froide et dangeureuse- semblait être plus importante que la sympathique lupine qui avait acceuillit l'homme. Elle se présenta après avoir accordé vaguement d'importance à la féline.
Un nom à coucher dehors, et un titre pas si ronflant mais qu'elle prenait soin de mettre en avant.
Dans la tête de Kal', la reflexion fût vite faite : c'était une noblionne mal baisée et sûre de sa position dont elle jouait pour assouvir son complexe de supériorité mal dégrossi. Il fût tenter de l'envoyer paître mais se ravisa. Elle était certainement une sorte d'officier et aurait sa candidature entre les mains, il n'aurait donc pas été malin de lui rentrer dedans pour lui faire fermer son clapet. Et puis... Quelque chose lui disait qu'il n'aurait pas le dernier mot. Ces derniers temps, les femmes l'emportaient toujours sur lui.
A son attention, il se présenta à nouveau.

- Kalhenn Magnus. Comme je le disais à la demoiselle, je viens ici pour postuler.

Un oeil à Silencia, à présent.

- Et avoir avant tout des renseignements supplémentaires. J'ai entendu dire que vous n'étiez plus "Sentinelles", mais je ne suis sûr de rien. Si vous vouliez bien...

Par esprit de provocation, ce fût à elle qu'il demanda de continuer et non pas à la Blanche. Et puis après tout, c'était cette gamine au cul noble qui les avait interrompus !

La louve regardait maintenant l'humain de ses petits yeux timide ... Il lui prétait plus d'attention qu'à la Dame Sestrielle , alors qu'elle était son éléve et beaucoup moins haut gradé ... Il ne savait surement pas qui elle était .
Elle ne savait pas quoi répondre à cette question , surement le fait de la présence de Sestrielle non loin.

- Euh ... je ... Oui , nous ne sommes plus vraiment les Sentinelles , maintenant , notre nom est '' La légion Azur".

Elle parlait avec une petite voix timide et un peu hésitante.

- Et ... euh ... si vous avez des questions ... Je pourrais surement vous aider !

Elle donna à l'humain un grand sourire , reprenant un peu du poil de la bète lors de cette conversation.
En fait ... La présence de Sestrielle n'était pas vraiment derrangeante , au contraire en fait ! Elle pourrait montrer qu'elle pouvait faire quelque chose d'autre que de ne rien faire !

- Je serais heureuse de vous aider et de vous écouter afin de pouvoir parler de vous aux haut gradés !

Le ton sec de la Dame Blanche ne marque aucune trace d'une quelconque rancœur supplémentaire dans son venin perpétuel. Comprenant que le type s'était permis son premier écart de conduite avant même d'avoir revêtu la livrée azur et or, elle laisse se dessiner un léger sourire narquois sur le bord de ses lèvres.

Silencia, je vous laisse le coq.

Kharyanide laisse une seconde ou deux de silence avant de reprendre.

Votre exercice des jours à venir, ma petite, sera de faire passer son entretien à cet humain, de le jauger, d'apprendre ses motivations, ses capacités et de lui expliquer notre fonctionnement, de lui inculquer nos règles, nos droits et nos devoirs, de lui fournir les documents à remplir, lui expliquer quelle pourrait être sa place...
Et finalement, vous m'apporterez ce dossier complet sur mon bureau et je me permettrai de refuser ou peut-être d'accepter cette candidature.

Elle se tourne vers l'humain et lui sourit avec toute l'ironie du monde.

Monsieur, votre avenir est entre les griffes de mon élève. Bonne chance. Que la Lumière vous protège.

Il ne manquerait plus qu'elle sifflote en tournant les talons pour ajouter au tableau un désir supplémentaire de lui planter un couteau entre les omoplates.

En entendant les paroles de Dame Sestrielle , Silencia ouvrit de grands yeux.

- J...Je ... Euh ..
Furent les seuls mots qu'elle réussit à dire

Moi qui pensais pouvoir y arriver facilement ... A cause d'elle c'est raté !

- Je ... va..vais ... faire de ...mon ...m...mieu !

Elle regardait l'humain avec un petit air. Peur , embarat.
puis , elle jetta un oeil à la dame Blanche

-O...Oui ! Dame Sestrielle !

regardant à nouveau l'humain.

-Je ... vous écoute !

C'était sûr, c'était une garce. D'un niveau confinant à la divinité, où s'en approchant fortement. Tout à fait le genre de femme que Kalhenn n'aimait pas... Simplement parce qu'il n'avait jamais assez de superbe pour leur tenir tête. Il essayait toujours un peu, parce qu'il avait son orgueuil de mâle, mais échouait généralement lamentablement à s'imposer et recherchait la compagnie de caractère moins marqués.
Mais pour le coup, le "jeune coq" ne lui avait pas plu. Déjà, cette foutue noblionne en blanc n'avait même pas son âge actuel ! Une gosse qui jouait avec des soldats après avoir eu son poste d'officier en s'étant laissée trousser une paire de fois. Voilà qui se permettait de le juger, lui ! Il y avait des limites à tout !
Certains auraient répondu du tac-au-tac, mais Magnus n'avait pas cette capacité de riposte. Plus à l'aise avec une masse qu'avec sa langue, il marqua un blanc de quelques secondes, cherchant ses arguments. Ils lui vinrent et auraient été superbes (selon lui, notez bien) si ils avaient claqués dans l'air à la suite directe des mots cinglants de l'officier en blanc.
Enfin, il faisait ce qu'il pouvait.

- Arrêtez moi si je me trompe, mademoiselle il appuya ce dernier mot bien volontairement, mais Silencia est votre élève, non ? Et elle est membre de votre "Section des soins", comme elle me l'a dit. Or, je ne postule aucunement pour cette dite section. Davantage pour une section de terrain et de combat.

Haussant les épaules comme si ce qu'il venait de dire était une évidence ("Bah, ça coule de source, nan ?"), l'homme enchaîna.

- En somme, votre jugement sur le dossier que vous demandez de monter sur moi serait erroné, puisque vous le jugeriez avec un oeil de novice. Et ce n'est pas la procédure que de laisser des Soigneurs d'entretenir des Combattants. En somme, je demande à rencontrer quelqu'un de plus apte que vous-même que de m'évaluer afin d'être sûr que les résultats ne soient pas tronqués.

Réajustant une mêche tombant sur sa belle gueule, Kalhenn ajouta dans un petit sourire en coin :

- Sauf votre respect, mademoiselle.

Sestrielle n'est pas femme à perdre son calme, et ce n'est pas un sans-le-sou quémandeur qui saurait lui faire perdre de son stoïcisme. Les termes de requérant ont beau avoir cinglé, elle garde ce petit sourire ironique en répondant à l'impudent.

Par respect dans un premier temps, je vous prie, Sieur Freluquet, de me nommer "Madame".
Ensuite, et pour votre gouverne, il est assez sage de savoir que dans toute hiérarchie, surtout celle que l'on désire intégrer tout au bas de l'échelle, il est de bon aloi que de savoir qu'un supérieur est apte à remplacer n'importe lequel de ses collègues de même rang, qu'il soit en charge des fournitures ou des stratégies militaires de terrains avec cinq cents âmes sous ses ordres, son rang lui permet aisément de toujours avoir le dernier mot sur un subordonné direct ou indirect et de par ce fait, mon sceau sur votre candidature sera votre permission de monter à ce bord même si vous n'êtes pas sous mes ordres directement. Et je m'en porte garante : ce sera mon sceau ou mon veto, Monsieur.
Bon travail, Silencia.

La fille en blanc finit par se retirer après avoir exagéré une courbette à l'imbécile heureux.

- Mademoiselle suffira.

Pas d'alliance, juste un anneau à pierres bleues sur l'un de ses doigts. Et pour l'homme lui faisant face, l'envie dévorante de l'appeler gamine et de lui balancer une gifle retentissante pour l'envoyer au coin. Il s'en abstiendra, bien sûr.

- La polyvalence dans un corps d'armée n'est pas forcément une bonne chose. On ne peut pas savoir tout faire, mais on peut aimer à le faire croire. Certains officiers aiment à se donner de l'importance pour se parer de superbe, jusqu'a ce que l'on entende claquer leurs genoux face à l'ampleur des tâches à effectuer. Il ne fait pas bon pêter plus haut que son fessier, ça finit toujours par venir aux narines des autres.

Non mais des fois ! Puisque Madame "Je maîtrise donc je suis" avait tourné les talons et que Kalhenn n'était pas homme à s'arrêter aux premiers signes de difficulté, ce dernier revint à Silencia, mimant dans un sourire le fait de retrousser les manches -que son gilet marron n'avait pas.

- Alors, ma chère, par quoi commençons nous ? Puisque votre patronne veut de la lecture, autant lui en donner !

Elle regardait l'humain avec une mine un peu timide.

- Et bien ... Pour commencer ... Vous pourriez m'en dire plus sur vous ?!
Je ... vais juste aller prendre de quoi noter ce que vous me dites !

Elle fuit rapidement vers la salle commune.

Elle fit son retour quelques minutes après , une encrier , une plume et quelques papiers en patte.

- Voilà je suis prête !
Je vous écoute !